04 mai 2022
Dalinda

Je suis plutôt rats des villes que rats des champs. La campagne ça m'angoisse au bout de trois jours, mais paradoxalement j'adore sortir des routes établies pour m'égarer au milieu de rien, et ça tombe bien parce que c'est rarement en ville que l'on trouve les artisans traditionnels.
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Étape indispensable de tout voyage en Tunisie sur les routes de l'artisanat, Sejnane est une ville de femmes. Dans cette ville du nord, c'est les femmes berbères qui depuis des siècles, et surtout depuis ces dernières décennies, portent la culotte, et fond vivre leur famille grâce à la vente d'artefact en poterie comme des ustensiles.
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Au bord de la route, sous la pluie, en fin d'après-midi, avec un foulard jaune, signe de reconnaissance, Dalinda me fait de grand geste m'indiquant un minuscule chemin de terre pour atteindre sa ferme. Chez elle de la poterie comme s'il en pleuvait, des quantités de créations, uniquement des pièces uniques, stocké un peu partout, même dans le poulailler. De la poterie dans un poulailler vraiment je n'étais pas prête !
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Reconnu patrimoine culturel immatériel de l'humanité, les poteries de Sejnane sont réalisées de A à Z par les femmes de la fabrications à la vente sur le bord des routes avoisinantes. L’argile est généralement extraite dans les lits d’oueds, puis elle est débitée en mottes, concassée, purifiée et détrempée avant d’être pétrie et façonnée. Une fois cuites, les poteries sont décorées de motifs géométriques bicolores rappelant les tatouages traditionnels et les tissages berbères.